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Les pierres à vivre |
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Le
bâti quercynois : des chef-d'euvres utilitaires.
L'habitat rural quercynois, utilitaire avant tout, possède
le charme inimitable des choses simples.
La maison quercynoise
: De forme rectangulaire, le type de maison le plus
répandu ne comporte que trois pièces d'habitation
situées à l'étage. On y accède par
un escalier extérieur suivi d'un modeste perron appelé
"bolet". Le rez-de-chaussée, de plain-pied
ou légèrement au sous-sol, sert de local de travail
: écurie, magasin ou chai de vinification. Cette maison
appartient à un paysan propriétaire de quelques
bêtes et d'un lopin de terre. Son style est la signature
visuelle des causses du Quercy. Le paysan riche possède
une maison plus vaste, avec des annexes. Elle est ornée
d'un ou deux pigeonniers. A l'inverse, le paysan le plus pauvre
se contente d'une maison élémentaire, de plain-pied
et de taille réduite. La qualité des matériaux
et des techniques est la mème que celle d'une maison
plus vaste.
Le pigeonnier : La fiente servait jadis
à de multiples usages, dont celui d'engrais. Le pigeonnage,
en principe réservé aux grands propriétaires
terriens, fut ici permis à tous bien avant la révolution.
C'est pourquoi le pigeonnier est indissociable de l'habitat
quercynois. Ce peut être une tourelle flanquant la maison
ou bien une construction isolée. Il peut surmonter
un porche ou bien être perché sur colonnes pour
le protéger de l'humidité.
Les constructions de pierre sèches :
A chaque printemps au moment du labour, le paysan du Quercy
n'avait qu'à se baisser pour cueillir les pierres. Celles-ci
sont à l'origine des caselles, également appelées
bories ou gariottes, petits chef-d'oeuvres de savoir-faire et
de simplicité que l'on découvre au milieu des
champs. Bâties sans mortier, en choisissant soigneusement
les pierres s'imbriquant au mieux, depuis le sol jusqu'au sommet
du toit conique, ces cabanes servaient probablement de remise
à outils ou d'abri au paysan qui travaillait loin de
chez lui. Leur utilisation comme habitation est plus douteuse.
La pierre sèche compose également les murettes
quadrillant le causse et délimitant les parcelles ainsi
que les cayrous, tas de caillous alignés qui signalent
l'épierrement des sols nécessaires à
la mise en culture.
Les moulins : Le vent et l'eau des rivières,
telles étaient les deux sources d'énergie à
disposition en Quercy jusqu'à l'électrification.
Les moulins qui les utilisaient avaient pour fonction de moudre
le grain mais également la noix dont l'huile était
couramment utilisée en cuisine et pour l'éclairage.
Il en reste de beaux spécimens en Quercy. Une association
s'emploie à les faire restaurer dans les règles
de l'art. |
Du
bois à la pierre, les matériaux de l'habitat.
Les matériaux de construction et les savoir-faire sont
liés aux ressources immédiates, c'est à
dire les sols sur lesquels sont bâties les maisons. Décrypter
ces matériaux, c'est découvrir leur beauté
intime. La terre
: Exempt de roche, le Bas Quercy, de Moissac à
Monclar de Quercy en passant par Montauban, fut contraint de
bâtir en terre. L'argile, abondante et de qualité,
se prête à plusieurs utilisations.
- Cuite, c'est la brique pleine, utilisée depuis les
romains dans les cités. Les villes de Montauban et Moissac
sont de superbes exemples de son usage. Elle n'a pénétré
les campagnes qu'au XIXè siècle.
- Malaxée à l'eau, elle donne un excellent mortier.
- Additionnée de paille, de foin ou de céréales,
elle compose le torchis, matériau utilisé pour
la construction des maisons à colombage, également
appelées à pans de bois.
- Simplement séchée dans des moules de bois au
soleil, elle devient une brique de terre crue qui peut être
utilisée seule ou bien en alternance avec des briques
cuites pour plus de solidité. De telles maisons ont traversé
les siècles depuis le Moyen-Âge.
La terre cuite est également à l'origine des tuiles
qui composent la plupart des toitures du Quercy. Dans le Quercy
Blanc et le Bas Quercy, règne la tuile canal. Au nord
de la rivière Lot et sur le causse de Limogne, la tuile
plate est la plus utilisée. |
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La pierre :
Abondante, elle règne sur la majeure partie de la région,
à l'exception des pays de Moissac et de Monclar dans
le Bas Quercy. Elle se présente cependant sous des formes
et des qualités diverses selon les zones. La Bouriane
est riche d'un sol de calcaire et de grès ocre jaune
dont la teinte illumine les villages. Le Ségala, possède
un sol de roches volcaniques. La pointe du Haut Quercy dispose
de calcaires ocre gris et argilo micassés qui donnent
leur teinte rouge au village de Castelnau. Le grès est
fréquent en Bouriane, Limargue, Ségala cantalien.
La roche, récoltée patiemment par l'épierrement
qui permettait d'isoler la terre arable, était accumulée
sous formes de murettes qui délimitent encore les parcelles.
Elle a permis également la construction de cabanes de
bergers en pierre sèches, appelées gariottes ou
caselles. |
Le bois : Après la pierre, c'est le matériau
traditionnel le plus utilisé. A défaut de grandes
forêts, plusieurs régions du Quercy sont plantées
de petits chênes. Ceux-ci ont permis la construction de
charpentes, de planchers et de murs appelés murs à
pans bois. Des panneaux de boiseries, mortaisées et chevillées
constituent l'ossature de la maison. Les espaces sont ensuite
comblés à l'aide de torchis. Les sections sont
fines mais ces murs qui ne dépassent guère dix
à quinze centimètres d'épaisseur ont traversé
les siècles. Ils sont employés pour la maison,
le pigeonnier et les annexes. Le tout est ensuite crépi
mais si le travail est soigné, le bois est laissé
apparent. Les maisons à pans de bois et pierre ou petites
briques sont surtout visibles dans les villes. |
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